White
Spirits et les Whites sont les titres
donnés par leur auteur, Olivier Mérijon, peintre contemporain, à
des séries de toiles blanches qui, dans une multitude de rythmes, de chemins,
de lignes, de cassures, de reliefs, de courbes et d'obliques, captent, retiennent
ou renvoient la lumière du blanc. (page 150) LE BLANC/DICIONNAIRES
DES COULEURS / MOLLARD-DESFOUR/CNRS EDITONS 2008/ISBN:978-2-271-06636-7 |
Exposition
à Paris en novembre 1997 |
Dès sa première
composition "White Spirit", en 1997, O.Mérijon
nous a démontré sa détermination graphique et picturale pour
traiter la géométrie de l'espace. C'est
ce chemin qui construit aujourd'hui sa peinture. Ses
compositions touchent et portent à voir. On
a le sentiment d'être attiré dans une galaxie blanche, dans
un horizon proche et resplendissant.
Aussitôt, des visages apparaissent,
se
tournent vers le ciel et se nourrissent du silence. Ils
sont comme suspendus et
semblent avancer et leur monde est différent. Olivier
Mérijon peint d'une manière personnelle l'expression
d'une vision intérieure et
son témoignage est particulier et
donne naissance à une forme nouvelle. A.P.
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Cette
période des Whites Spirits a
donné la
ligne de ma peinture d'aujourd'hui.
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intallation |
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white
spirit 206 |

white
spirit 205 | photos
Laetitia
Les
Whites Spirits sont composés
en diagonale
Ils désignent l'humain qui
se reconnaît grâce à ces
fragments
abstraits,
ces lignes en espace.
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white
spirit, les aquarelles |
"WHITE-SPIRIT"  
Comme porté, suspendu, un visage aux traits trop durs. Et puis encore
un autre , en superposition. Deux visages aux traits trop durs. Mais si blancs,
et pourtant si doux dans leur mouvement: WHITE SPIRITS, si lourds et pourtant
si légers; Esprits Blancs, si présents et pourtant volatiles.
Du Mobile, ils ont l'apesanteur, accrochés à une ligne, pendus à
un fil, et qui oscillent, et qui balancent, et comme porté, suspendu, on
en trouve un troisième, tourné à l'opposé, mais qui,
ne serait-ce que d'un oeil, suit les autres, accompagne le mouvement. Ailleurs
enfin, ils disparaîtront complètement, parvenus peut-être à
s'évaporer, à se diluer dans ce grand bleu pétrole, de l'indigo
au pourpre, cet horizon vertical, ce ciel vers lequel tous avancent, laissant
derrière eux le silence des lieux dont on sait, dont on sent qu'ils étaient
avant habités. Et encore une présence. Mais quand ils
sont là, on en reste muet, on les trouve gigantesques - on les verrait
plus grands - . De l'iceberg, ils ont la pesanteur, et ils flottent, masses de
glace détachées d'une banquise, ils surnagent, mais pas à
la dérive, au gré de leur courant, et de profil, à moitié
submergés, on leur devine une face cachée, un désir, un rêve
en secret : et c'est pour ça qu'on croit les entendre (se) parler. Ils
se demandent, ils se rejoignent, ils s'enchevêtrent et ils se cognent, s'éloignent,
cherchant toujours un passage. Mais qu'il s'agisse d'apesanteur ou bien de
pesanteur, qu'ils se laissent porter ou qu'ils soient attirés, c'est toujours
vers ce ciel, dans cet horizon bleu que les WHITE SPIRITS s'en vont, et même
à l'intérieur d'eux mêmes, transperçant leur visage,
c'est encore un mobile, en triangle, une flèche qui les traverse : c'est
ce désir d'ailleurs, le rêve d'un monde où tout danse, la
face cachée qui les anime. Et dans cet espace blanc, nivelé,
peuplé d'autres visages, on a cette sensation de découvrir un monde,
de surprendre des êtres, cette impression de les regarder vivre. Mais
plus étonnant encore, celle de se sentir soi-même observé.
Amaury, le 20 novembre 1997.
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